Offensive n°31

Offensive n°31, septembre 2011

Sommaire

– Les cagoles complotent ! Une expérience de radio féministe
– Radiorageuses
– Pratiquer l’égalité dans la lutte. Entré étudiant-e-s et travailleurs/euses à l’ENS
– Recruteur de donateurs. Quelques éléments de réflexion sur un « nouveau » métier
– Vous êtes fous ! (Lewis Mumford)
– No TAV ! Non au TGV !
– Révoquer, réformer, reconstruire. Le mouvement social dans le Wisconsin
– Soulèvement populaire en Tunisie : « Le peuple veut renverser le système »
– La librairie du boulevard à Genève : 36 ans d’autogestion
– Livres, Musique , Arts vivants, Cinéma

Dossier « La contre révolution informatique »

Le premier usage des machines à calculer et des machines programmables a été de « rationaliser » les processus de production. En automatisant, en accélérant et en rendant plus flexibles la production, et la gestion des comptes et des stocks, l’informatique a intensifié, et continue d’intensifier, l’exploitation salariale. En plus de licencier des travailleurs-euses devenu-e-s inutiles, l’implantation de l’informatique dans les entreprises a souvent transformé l’organisation du travail. Elle rend le travail des salarié-e-s encore en activité moins autonome, moins créatif et plus pénible. Avec l’arrivée de l’ordinateur dans les foyers, et surtout depuis l’accès grand public au réseau Internet, l’informatique est devenu également un outil de communication. Des discours sont alors apparus qui vantaient les vertus démocratiques et libératices d’Internet : celui-ci permettrait de diffuser gratuitement, et ce partout dans le monde, des informations alternatives et militantes. De par sa structure en réseau, décentralisée, il faciliterait des modes d’organisation horizontaux en permettant une égale participation de toutes et tous, que l’on vive à Bangalore ou en Lozère.

Ainsi, il suffirait de détourner l’usage de cet outil pour le mettre au service de la construction d’une société libertaire et saper les fondements  du système actuel. Alors pourquoi  la « révolution informatique » est-elle menée de fronts par les industriels  et les gouvernants, soutenus par les médias dominants ? Tout d’abord, il semblerait que la contribution de l’informatique, et d’Internet en particulier, aux mouvements d’émancipation soit plus modeste et ambigüe qu’annoncée. D’une part parce que les avantages de ces outils ont été exagérés, et leurs inconvénients rarement considérés. D’autre part, parce que, aussi utiles qu’ils puissent être, ce ne sont que des outils de communications, dont l’utilisation correcte peut être cruciale, mais jamais suffisante. Mais surtout, en s’immisçant dans les foyers, les transports, les écoles ou les bibliothèques, en se faisant toujours plus discrète grâce aux progrès des nanotechnologies, ce n’est plus seulement les chaînes de montages que l’informatique tend à « rationaliser », mais tous les aspects de la vie. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer les dérives que seraient le fichage généralisé, ou l’observation des communications par des entreprises ou des États.

Il est également nécessaire de bien comprendre et d’enrayer l’idéal du tout-numérique. Idéal d’une société où tout pourrait être quantifié, de la production de légumes jusqu’au mécontentement de la population, et ainsi géré, de manière toujours plus automatique et plus rapide.

– L’informatisation à la française. Entre mises à feu et résignation
– La fuite dans les mondes rêvés du numérique
– Puces et étiquettes : la conquète des zéros et des uns
– collectif faut pas pucer
– No ghost in the shell, le post-humain à déjà commencé
– Informatique et société
– Des nuisances bien réelles
– Vers l’école numérique
– Management et formatage à l’école : tout un programme !
– Démocratie et réseaux virtuels. De la nécessité d’un regard critique
– Twitte la révolution !
– Utopies coincées dans la toile

→ Télécharger Offensive n°31 (format pdf) : offensive31
[Numérisation réalisée grâce au CRAS de Toulouse]

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