Offensive n°7

Offensive n°7, septembre 2005

Sommaire

– Exploitation, domination : patriarcat basta !
– Crédits à la soumission ?
– Changer le monde ou en créer d’autres ?
– Comment la pub a mondialisé la Pologne
– Pour en finir avec le sexisme
– Livres, Musique, Arts vivants, Cinéma

Dossier « Guerres contre-révolutionnaires »

L’État dispose d’énormes pour maîtriser, affaiblir ou éliminer les « subversifs ». Pourtant lorsqu’elles se sentent en danger, des franges de la bourgeoisie recourent à des stratégies contre-révolutionnaires hors de tout cadre légal, souvent au nom de la défense de la démocratie. Cette « contre-insurrection » s’oppose à un mouvement populaire de libération réel (social ou national), son intensité étant proportionnelle à la menace. Parfois le danger est fantasmé et construit par un appareil de propagande qui qualifie ses attaques de « préventives ».

En Europe et en Amérique du sud, principales zones traitées par ce dossier, l’anticommunisme est le moteur principal de l’anti-subversion. Des temps forts se dégagent : la Libération et la puissance de Partis communistes européens, les luttes anticolonialistes, la résurgence des mouvements révolutionnaires dans es années 60 et 70, etc. Ce que nous appelons « guerres contrerévolutionnaires » revêt des formes diverses. En Italie et en Belgique (année 70 et 80), la « stratégie de la tension» vise à terroriser les peuples pour durcir l’appareil répressif et permettre aux franges les plus réactionnaires de la bourgeoisie de prendre le pouvoir. Au Mexique (actuellement), le gouvernement tente d’étouffer le mouvement zapatiste par une guerre de basse intensité où des milices paramilitaires jouent le rôle de bras armés des grands propriétaires. Dans plusieurs pays d’Amérique latine (Agentine, Chili, etc. dans les années 70), la politique du pouvoir en place vise à éliminer, dans un climat de guerre permanente, toutes formes de résistance, même les plus modérées. Si le poids des « anti-subversifs » au sein de l’État varie, le fond idéologique et la nature de leurs méthodes restent les mêmes. D’ailleurs, comme le montre Marie-Monique Robin dans son livre Escadrons de la mort, on retrouve souvent les mêmes hommes d’un pays à l’autre ils constituent dans les années 60-70 une véritable nébuleuse. Le Plan Condor constitue la forme la plus aboutie de coopération inter-étatique.

Malgré cela, nous refusons d’adopter une vision complotiste du monde. Bien sûr, ces réseaux pèsent dans les sociétés, qu’ils soient, cas extrême, au sommet de l’État ou de simples supplétifs du pouvoirs et des hommes en place. Ils défendent des systèmes politiques et économiques qui bien souvent se passent d’eux – en Europe, l’extrême droite n’est plus aujourd’hui d’une grande utilité pour les bourgeoisies. Ces méthodes de basse police ne sont pas non plus infaillibles et se retournent parfois contre leurs commanditaires (affaire du Rainbow warrior par exemple). Quand le contexte s’y prête, elles sont toutefois d’une redoutable efficacité.

– Escadrons de la mort, l’école française. Entretien avec Marie-Dominique Robin
– Barbouzes au pays des droits de l’Homme
– Gladio, l’Otan contre le peuple
– Le Gal, les égouts de la démocratie
– Belgique, la victoire des tueurs
– El Condor passa
– Chiapas, quand la militarisation sert les intérêts des multinationales

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[Numérisation réalisée grâce au CRAS de Toulouse]

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