Sommaire
– Désobéissance pédagogique
– Femmes : le désir censuré. Témoignage du Réseau alternative féministe
– Noir et rouge. Rencontre avec Jean-Pierre Duteuil
– Les IWW : un type nouveau de syndicalisme (Howard Zinn)
– Luttes sous haute tension
– Grèce générale. Au-delà de la mythologie grecque
– Nous sommes la mauvaise conscience de la société
– Résister dans son quartier : le centre social autogéré de la Croix-Rousse
– Livres, Musique Arts vivants, Cinéma
Dossier « Ruralités, nous voulons la terre ! »
Alors que 90 % de l’humanité vivaient encore dans les campagnes en 1900, la moitié de la population mondiale habite désormais en ville et il semble que ce phénomène soit appelé à s’accentuer encore au cours des décennies à venir. Dans cette évolution, dont le développement du capitalisme industriel semble être à la fois la cause et l’effet, la perte des formes traditionnelles de l’agriculture paysanne s’accompagne de la disparition de tout un ensemble de gestes et de savoir-faire propres à la paysannerie et à l’artisanat, qui étaient les garants d’une autonomie matérielle et d’un certain rapport à la communauté reposant sur l’entraide et le partage, mais également sur une inébranlable volonté d’indépendance. C’est encore une conception de l’économie qui disparaît, basée sur l’épargne et la sobriété, ainsi que sur l’autosubsistance du foyer ou du village. C’est enfin un rapport à la nature et au monde qui reposait sur le souci de maintenir ce qui est, de le transmettre et de le faire fructifier.
L’enjeu actuel est donc de préserver là où ils subsistent ces gestes, ce rapport à la communauté, à l’économie et au monde, et de les retrouver là où ils ont été laminés. Mais, au préalable, il faut en finir avec l’idée selon laquelle mettre en avant les vertus de la paysannerie et de l’enracinement serait une attitude nécessairement rétrograde, voire pétainiste. D’ailleurs, lorsqu’il était fortement implanté dans la ruralité, le mouvement ouvrier a donné de nombreux exemples de cet esprit d’indépendance et des fortes traditions d’autogestion communautaires dont il s’était imprégné.
Aujourd’hui, un certain nombre de personnes quittent les mégalopoles et expérimentent un retour à la terre. Elles la travaillent souvent collectivement, occupent et rénovent des maisons abandonnées dans les villages. Inversement, des citadin-e-s créent dans leurs quartiers des Amap ou des jardins partagés. N’est-ce pas l’amorce d’un nouveau rapport à la ruralité, qui prépare la voie à des échappées hors du monde actuel, en attendant une possible transformation sociale qui réinstaurerait un équilibre et des liens durables entre villes et campagnes ?
– Ruralité : état des lieux, état des luttes
– Pour une civilisation du noble geste
– Quitter la terre, pourquoi, pour qui, pour où ?
– L’exode rural… vers les bidonvilles
– Les origines rurales du socialisme prolétarien
– Le retour à la terre, un slogan pétainiste ?
– Mains à plume, mains à charrue. Les écrivains paysans
– À quoiqu’v’s’ êtes bons ? À vous met’ en grève ! Z’avez pas été foutus d’rester à la terre
– Comment on fait son pain… Autonomes matériellement, libres politiquement
– Néo-urbains ?
– Cévennes : les vallées du capitalisme vert
– Un monde agricole vivant et dynamique
– La forêt est à nous !
→ Télécharger Offensive n°22 (format pdf) : offensive n°22
→ Le dossier de ce numéro a été publié aux Éditions l’Échappée dans l’ouvrage « Construire l’autonomie » (encore disponible en librairie)