Sommaire
– Quand l’effet dessert l’humain
– La perte des milieux éducatifs
– Irak, al Qaïda, terrorisme, etc.
– Sekigun, histoire de l’armée rouge japonaise, interview de Michaël Prazan
– Arts vivants, Édition, Livres, Les sans-papiers à l’écran
Dossier « Genre et sexualité »
La libération sexuelle aurait eu lieu. Bel alibi pour permettre à l’économie du sexe de rattraper le retard qu’elle avait sur les autres domaines industriels. Pas une publicité qui ne mette en avant des femmes nues pour vanter les mérites d’un yaourt ou d’une voiture, pas un seul spot qui ne vante une boisson sans jouer sur l’ambiguïté du plaisir qu’elle procure : le sexe (hétérosexuel et mâle) devient la forme par excellence du plaisir et du désir. Il n’y aurait de désir et de plaisir que sexuels: il faudrait jouir facilement, intensément et fréquemment. « Tout de suite, et dès que je le veux » : la sexualité est entrée à l’ère de la consommation. Mais la consommation n’est pas égalitaire : entre ceux qui payent et celles qui posent, entre ceux qui achètent et celles qui se vendent, il y a un fossé que les médias creusent chaque jour. Le corps des femmes est présenté comme un objet de plaisir. Un objet, c’est le message.
Cependant, les hommes non plus n’échappent pas au rouleau compresseur des nouvelles normes de beauté et de comportement. De Jean Gabin à Brad Pitt, la beauté masculine se serait efféminée. Ce qui est sûr, c’est que les multinationales espèrent bien faire grimper les chiffres de vente des produits de beauté masculins au niveau des profits colossaux générés par l’industrie cosmétique féminine. Mais si la sexualité est toujours le lieu d’inégalités, ce n’est pas le simple fait du capitalisme, qui prolifère sur le terreau du patriarcat, mais bien la conséquence logique de la domination masculine. Les représentations sociales de la sexualité sont incroyablement pauvres, dominatrices et hétérosexistes, alors que le corps en son entier peut être un terrain de jeu sans pareil et que le plaisir, c’est l’Autre dans toutes ses dimensions, quel que soit son sexe.
L’ignorance qu’ont les femmes (et les hommes) de leur corps est une source de souffrances et de frustrations. S’il est indispensable de rappeler que nul-le ne doit nous libérer, et que l’émancipation sera l’oeuvre des seul-e-s opprimé-e-s, il est tout aussi indispensable de questionner les modèles de libération qui nous sont proposés.
– L’instinct sexuel n’existe pas
– Problèmes sexuels et problèmes sociaux
– Des constructions sexuelles différenciées
– L’humanitarisme républicain contre les mouvements homos
– Les lesbiennes jouissent sans entraves
– La queer, puzzle des identités sexuelles
– Genre et homophobie
– Le corps, entre exhibition et mépris
– Le sado-maso, entre mythe et réalité
– Le spectacle du sexe
– Corps marchandise
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