Offensive n°32

Offensive n°32, décembre 2011

Sommaire

– L’énergie, un problème central
– L’Argent est-il devenu obsolète ?
– Squat
– La civilisation du gaspillage
– No Border Calais 14
– Émeutes urbaines. À propos d’un été chaud en Angleterre
– La galaxie Dieudonné
– Les ateliers vélo
– Livres, Musique , Arts vivants, Cinéma

Dossier « Libération sexuelle ? »

Notre vie quotidienne est saturée de représentations de la sexualité, au travers de la publicité, des magazines, du cinéma, de la télévision, etc. Le capitalisme en a fait un véritable argument de vente, du yaourt à la voiture dernier cri, et l’industrie du sexe est plus que florissante. Un nombre toujours plus grand d’auteur-e-s et de journalistes vantent les libertés acquises suite à la fameuse libération sexuelle des années 1970. Les pratiques sexuelles ont certes évolué depuis le mouvement féministe et les mouvements homosexuel et lesbien des années 1970. La légalisation partielle de l’avortement et la généralisation de la contraception féminine ont permis à un grand nombre de femmes des pays occidentaux de contrôler leur fécondité. Mais la sexualité reste pour beaucoup d’individu-e-s synonyme d’angoisse.

Le sexe a beau être partout, nos sexualités sont toujours soumises à des normes subies et des contraintes morales. Ce ne sont plus les mêmes qu’avant les années 1970, quand le poids de la religion catholique lui permettait de mettre le nez dans la vie sexuelle des individu-e-s. Les normes qui balisent aujourd’hui les sexualités ont aussi à voir avec le culte de la performance (orgasme obligatoire, régularité des rapports, etc.). La morale s’est faite plus diffuse et se traduit par une autocensure des désirs et des plaisirs, et de la parole autour de nos sexualités. Et, si l’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie, ceux qui la pratiquent sont encore vus comme des déviants. Les lesbiennes sont toujours aussi invisibilisées. Les bisexuel-le-s considéré-e-s comme des « anormaux ».

Avoir des relations sexuelles n’est pas un acte naturel mais fait l’objet d’un apprentissage. Nos sexualités s’enrichissent au fil du temps et des expériences. Parler librement de ma ou de mes sexualités, entamer le dialogue avec l’autre, me permet aussi de m’assurer que je ne lui impose pas mon désir. L’éducation, en matière de sexualité, est loin d’être égalitaire. Quand on aborde la sexualité avec les garçons, on leur parle de leur pénis et du plaisir qu’ils vont éprouver grâce à lui (ce qui est déjà réducteur !). Pour les petites filles, la sexualité se résume aux maladies et infections sexuellement transmissibles, à la peur de tomber enceinte. Quid du plaisir féminin ? De la connaissance de son corps ? Peut-être faudrait-il commencer par là pour parvenir à vivre des sexualités épanouissantes.
On ne peut évidemment pas faire l’impasse sur les violences sexuelles, qui sont essentielles pour aborder la question du consentement. Nous avons tout de même pris le parti de ne pas développer cette question, considérant que les violences sexuelles ne font pas partie de la sexualité des femmes, mais qu’elles sont plutôt une expression exacerbée de la domination masculine à laquelle les femmes se heurtent dans la sphère sexuelle. Eh non, le sexe n’est pas que plaisir et légèreté. Et tant pis s’il nous faut passer pour des coincé-e-s du cul en le disant ! Cela ne nous empêche pas de vouloir explorer les possibles de nos désirs, qui peuvent être un chemin vers la liberté sexuelle. S’il ne faut pas oublier que nous vivons dans une société qui n’a rien d’égalitaire et que nos sexualités ne pourront se libérer sans la mise à bas des systèmes de domination masculine, raciste et capitaliste, il n’est jamais trop tôt pour commencer à vivre nos désirs et à les partager avec d’autres.

– Pas de révolution sans libération sexuelle !
– Éducation sexualisée vs éducation sexuelle
– Corps en (dés)accords
– Vieillesse, le sexe buissonnier
– Pornographie, l’économie des corps
– Une « libération sexuelle » à géométrie variable
– Si je veux, quand je veux !
– La contraception masculine ou le syndrome du passage clandestin
– Plaisirs solitaires
– Et les hommes… ?
– Je t’aime quand tu es libre…
– En finir avec le tout-génital
– Utopies sexuelles

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Offensive n°31

Offensive n°31, septembre 2011

Sommaire

– Les cagoles complotent ! Une expérience de radio féministe
– Radiorageuses
– Pratiquer l’égalité dans la lutte. Entré étudiant-e-s et travailleurs/euses à l’ENS
– Recruteur de donateurs. Quelques éléments de réflexion sur un « nouveau » métier
– Vous êtes fous ! (Lewis Mumford)
– No TAV ! Non au TGV !
– Révoquer, réformer, reconstruire. Le mouvement social dans le Wisconsin
– Soulèvement populaire en Tunisie : « Le peuple veut renverser le système »
– La librairie du boulevard à Genève : 36 ans d’autogestion
– Livres, Musique , Arts vivants, Cinéma

Dossier « La contre révolution informatique »

Le premier usage des machines à calculer et des machines programmables a été de « rationaliser » les processus de production. En automatisant, en accélérant et en rendant plus flexibles la production, et la gestion des comptes et des stocks, l’informatique a intensifié, et continue d’intensifier, l’exploitation salariale. En plus de licencier des travailleurs-euses devenu-e-s inutiles, l’implantation de l’informatique dans les entreprises a souvent transformé l’organisation du travail. Elle rend le travail des salarié-e-s encore en activité moins autonome, moins créatif et plus pénible. Avec l’arrivée de l’ordinateur dans les foyers, et surtout depuis l’accès grand public au réseau Internet, l’informatique est devenu également un outil de communication. Des discours sont alors apparus qui vantaient les vertus démocratiques et libératices d’Internet : celui-ci permettrait de diffuser gratuitement, et ce partout dans le monde, des informations alternatives et militantes. De par sa structure en réseau, décentralisée, il faciliterait des modes d’organisation horizontaux en permettant une égale participation de toutes et tous, que l’on vive à Bangalore ou en Lozère.

Ainsi, il suffirait de détourner l’usage de cet outil pour le mettre au service de la construction d’une société libertaire et saper les fondements  du système actuel. Alors pourquoi  la « révolution informatique » est-elle menée de fronts par les industriels  et les gouvernants, soutenus par les médias dominants ? Tout d’abord, il semblerait que la contribution de l’informatique, et d’Internet en particulier, aux mouvements d’émancipation soit plus modeste et ambigüe qu’annoncée. D’une part parce que les avantages de ces outils ont été exagérés, et leurs inconvénients rarement considérés. D’autre part, parce que, aussi utiles qu’ils puissent être, ce ne sont que des outils de communications, dont l’utilisation correcte peut être cruciale, mais jamais suffisante. Mais surtout, en s’immisçant dans les foyers, les transports, les écoles ou les bibliothèques, en se faisant toujours plus discrète grâce aux progrès des nanotechnologies, ce n’est plus seulement les chaînes de montages que l’informatique tend à « rationaliser », mais tous les aspects de la vie. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer les dérives que seraient le fichage généralisé, ou l’observation des communications par des entreprises ou des États.

Il est également nécessaire de bien comprendre et d’enrayer l’idéal du tout-numérique. Idéal d’une société où tout pourrait être quantifié, de la production de légumes jusqu’au mécontentement de la population, et ainsi géré, de manière toujours plus automatique et plus rapide.

– L’informatisation à la française. Entre mises à feu et résignation
– La fuite dans les mondes rêvés du numérique
– Puces et étiquettes : la conquète des zéros et des uns
– collectif faut pas pucer
– No ghost in the shell, le post-humain à déjà commencé
– Informatique et société
– Des nuisances bien réelles
– Vers l’école numérique
– Management et formatage à l’école : tout un programme !
– Démocratie et réseaux virtuels. De la nécessité d’un regard critique
– Twitte la révolution !
– Utopies coincées dans la toile

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Offensive n°30

Offensive n°30 & Courant alternatif HS n°17, juin 2011

[numéro commun avec Courant alternatif]

Dossier « Luttes de libération nationale, une révolution possible ? »

Un certain nombre de nations, parmi lesquelles la France, l’Allemagne, le Japon et les États-Unis, se sont créées et développées grâce à la conquête d’autres nations. Elles ont constitué de véritables empires coloniaux, asservissant les populations locales et pillant leurs richesses. Après la Seconde Guerre mondiale, une période de décolonisation s’ouvre avec l’indépendance des Indes britanniques en 1947. Des mouvements nationalistes déjà anciens, comme c’est le cas en Algérie, s’arment et se soulèvent. Les États colonisateurs usent de différentes stratégies pour casser ces luttes. Malgré la répression féroce qui s’abat sur les populations colonisées, les mouvements anticolonialistes ont peu d’écho dans les pays colonisateurs.

Aujourd’hui encore, un certain nombre de nations habitent un territoire et parlent une langue qui n’ont pas d’existence officielle, en dépit de leur spécificité. C’est le cas des Kurdes, qui forment le plus grand peuple privé de pays dans le monde, leur territoire étant partagé entre cinq États. C’est également le cas de beaucoup de nations d’Amérique latine et d’Asie, mais aussi d’Europe. Non seulement les phénomènes d’impérialisme et de domination d’une culture par une autre n’ont pas cessé avec les décolonisations (souvent partielles), mais l’émergence de nouveaux États semble même avoir entraîné leur dissémination (par exemple en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie).

Les personnes qui défendent une langue et/ou une culture minoritaire, surtout dans nos contrées où la modernité est censée avoir triomphé des particularismes locaux, sont souvent perçues comme réactionnaires. L’ancrage sur un territoire et le sentiment d’appartenance ne sont pourtant pas l’apanage des seules luttes de libération nationale, ils font partie intégrante de toute lutte sociale. Même si les personnes qui participent aux luttes de libération nationale ne sont pas toutes révolutionnaires, un travail critique sur les mouvements de libération nationale reste à mener aujourd’hui, pour en dégager les aspects émancipateurs et ceux que nous ne souhaitons pas reproduire.

Nous n’avons pas la prétention de traiter toutes les luttes de libération nationale dans ce hors-série, ni de répondre à toutes les questions qu’elles posent, notamment celle de l’exploitation… Nous avons cependant tenté d’ouvrir quelques pistes de réflexion pour envisager les luttes de libération sous un jour nouveau.

Sommaire

Décoloniser nos esprits
– Les cultures minoritaires contre l’uniformisation ?
– Du sentiment d’appartenance
– Dans le mouvement basque
– Quelle attitude vis-à-vis des luttes de libération nationale ?
– « On parle en breton au cheval mais en français au tracteur ». Le progrès contre la langue bretonne
– Parler breton aujourd’hui, ne nous justifions plus !

Décoloniser nos luttes
– Corsica : a populu fattu bisogna a marchja’
– Pour une Bretagne libertaire anticapitaliste ?
– Kanaky : il est fini le temps des colonies !
– Le colonialisme, talon d’achille du mouvement ouvrier
– Commandos autonomes et autonomes au Pays Basque sud
– Scelta para, organisation indépendantiste révolutionnaire corse
– OPA sur les identités. Contre les identitaires un combat culturel à mener
– L’Europe contre les peuples

Décoloniser le monde
– Turquie : pour la reconnaissance sociale et politique du peuple kurde
– Algérie : les rendez-vous manqués de la lutte de libération nationale
– Kabylie : retour sur le printemps noir de 2001
– Occupation en irak et critique de l’anti-impérialisme

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Offensive n°29

Offensive n°29, mars 2011

Sommaire

– BDS : la campagne qui dérange !
– L’espoir meurt en dernier. Obama, l’immigration et les ouvriers
– Les « cultures urbaines »au secours de la paix sociale
– Repenser le progrès (Ignazio Silone)
– Une mégamachine délirante
– Les Philippines. Comment ça va, la démocratie ?
– Les « Bat’women » : femmes et trans’ dans les métiers du bâtiment
– Altern’éduc
– Livres, Musique, Arts vivants, Cinéma

Dossier « Savoirs pour s’émanciper »

La numérisation des documents serait la panacée pour transmettre les savoirs de l’humanité. La politique de l’« éducation et formation tout au long de la vie » donnerait les moyens de s’épanouir en apprenant à tous les âges. Ces mythes sont à démonter. La mutation des institutions traditionnelles de diffusion du savoir (bibliothèques, écoles, formation professionnelle…) ne va pas dans le sens d’une émancipation sociale.   La dématérialisation des supports nous contraint à apprendre derrière un écran, et le plus souvent seul-e. Elle nous pousse à accumuler sans hiérarchie des connaissances qu’il faudra remplacer rapidement par d’autres, plus « utiles ». Dans ce contexte de consommation, il nous semble important d’affirmer un autre rapport au savoir. L’apprentissage personnel et collectif qui nous intéresse est celui qui sert un processus d’émancipation, c’est-à-dire qui permette d’accroître notre maîtrise sur nos vies dans une perspective d’égalite et de solidarité. Avec ce dossier, nous avons choisi d’interroger une éducation qui se joue en dehors des structures d’enseignement, entre adultes, égaux de préférence : une éducation mutuelle et populaire.   Hier et aujourd’hui, des militant-e-s politiques, des ouvrier-ère-s syndicalistes, des militant-e-s de l’éducation populaire, des travailleur-se-s sociaux, des artistes, des étudiant-e-s ont mis en place des espaces pour apprendre ensemble : groupes de théâtre-forum, groupes de conscience féministes, ateliers de rue, groupes de travail universitaires (GTU), bibliothèques, etc.

Ces expériences reposent sur des principes communs : l’importance d’apprendre à partir de soi-même, de sa propre réalité ; la valorisation de savoirs hétérogènes (théorie, pratique, technique,…) ; la volonté d’émancipation. Un autre point important est la relation sociale. Que l’on en passe par la lecture de livres (de papier), l’analyse de nos expériences ou les activités manuelles, l’échange avec les autres est cruciale, pour se confronter et débattre. La façon dont on acquiert un savoir compte donc autant que le savoir lui-même.

Le dossier « Savoirs pour s’émanciper » vient poursuivre une réflexion autour d’une culture de l’émancipation amorcée en particulier dans un précédent numéro d’Offensive : « Culture de classe ou (in)culture de masse » paru en février 2006.

– Savoir, pour quoi faire ?
– Formater tout au long de la vie
– Éducation populaire : histoire d’une domestication
– Faire œuvre d’émancipation
– Le savoir autogéré
– Écrans partout, culture nulle part
– La passion de l’étude
– Devenir acteur de la lutte
– Les bourses du travail : espaces d’éducation
– S’émanciper dans l’espace social
– Cultiver la rue
– Prendre la parole : le mouvement des femmes
– Apprendre ensemble : se réapproprier notre devenir

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Offensive n°28

Offensive n°28, décembre 2010

Sommaire

– Les ravages de la gentrification. La Villeneuve, de l’utopie à la violence urbaine
– Un travail social plus précaire que jamais
– Des sons qui adoucissent les mœurs. L’usage du son comme arme
– L’institution « manif »
– Défends-toit -, un collectif de lutte en Isère
– La Russie fasciste
– Le droit de s’évader, entretien avec Hafed Benotman
– Sortir du supermarché : s’organiser face à la grande distribution
– Livres, Musique, Arts vivants, Cinéma

Dossier « Avant la révolution. Révoltes populaires de l’an mil à 1789 »

1789, 1870, 1936 ou encore 1968 : les références des militants révolutionnaires d’aujourd’hui se figent autour de quelques grandes dates qui prennent parfois la forme de mythes. Au-delà de l’invocation aux jacqueries paysannes, citer une révolte d’avant la Révolution Française relève de l’exploit tant nous sommes inféodé-e-s aux formes dominantes de dire l’histoire. Surgissant de nulle part, 1789 serait le résultat surprenant du simple refus de l’absolutisme des rois Bourbons, ou alors des réflexions averties de philosophes des Lumières. Des penseurs qui, pour mieux nous éclairer, ont jeté un voile obscur sur le Moyen Âge, qui fait qu’aujourd’hui encore nous en conservons l’image d’une période de soumission totale. Pourtant, de l’an mil jusqu’au XVIIIe siècle, des traces de luttes contre le pouvoir, les injustices et les inégalités, permettent de peindre un autre tableau des périodes médiévale et pré-révolutionnaire.

Ce passé a été refoulé par ceux et celles qui dressent les grandes fresques de l’Histoire, préférant livrer un récit qui sert de ferments à la Nation au-delà des différences sociales. Il est plus commode en effet de raconter les successions des rois et des reines ou les exploits militaires contre nos « horribles voisins » que de mettre en avant les résistances aux dominations qui jalonnent toutes les époques.

Qui plus est, si la Révolution française offre un cadre politique qui nous est proche (notamment le rapport Gauche-Droite), les révoltes antérieures s’éloignent de ce schéma. Les marxistes ne retrouvent pas forcément dans les jacqueries le moteur de l’histoire qu’est la lutte des classes. Les anarchistes sont gênés aux entournures par les mouvements millénaristes qui demandent l’abolition de la propriété privée mais sur fond de grands élans religieux.

L’écueil que nous avons voulu éviter est bien celui-ci, qui nous aurait conduit à faire de ces mouvements des exemples à suivre. Mais cela ne nous a pas interdit de partir sur les traces des insurgé-e-s : celles des millénaristes révolutionnaires luttant à partir du XIIIe siècle contre tous les éléments discordants s’opposant à la réalisation du paradis sur Terre ; des paysan-ne-s se battant pour l’autonomie des villes au Moyen Âge ; des bêcheux-ses voulant mettre à bas la féodalité anglaise en 1649 ; des ouvrier-e-s résistant aux premières mesures libérales dès le XVIIIe siècle… Ce dossier s’attache donc à renouer avec les pratiques d’une élaboration d’une histoire populaire afin de plonger nos racines révolutionnaires au-delà de la Grande Révolution de 1789.

– Un Moyen Âge rebelle
– L’autonomie montagnarde
– Frères du libre-esprit
– Bref éloge et petite critique des mouvements millénaristes
– L’union fait la France. Histoires dissidentes en Bretagne et ailleurs
– Les sorcières. Figures de résistance à un changement de société
– « Gloire ici-bas, tous bêcheux ! »
– La révolution sans le progrès
– Ouvriers et paysans contre l’économie de marché. Les premières résistances au libéralisme
– Vaucanson ou le prototype de l’ingénieur

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Offensive n°27

Offensive n°27, septembre 2010

Sommaire

– L’exploitation, toujours pas à la retraite
– Sauver le capitalisme. Une critique marxiste du keynésianisme
– Quelle autogestion y a-t-il eu chez Philips ?
– Nationalisme et culture (Rudolf Rocker)
– Propos d’un libraire ordinaire
– Équateur : la guerre pour les biens communs s’intensifie
– Une histoire de l’antisémitisme à gauche
– Le 102, laboratoire d’expérimentation artistique et politique
– Livres, Musique, Arts vivants, Cinéma

Dossier : Précarité pourquoi?

Du latin « precarius », « obtenu par la prière » (Le Petit Robert), le mot précarité est étymologiquement lié à la notion de dépendance : en droit romain, est précaire ce qui n’est octroyé que grâce à une concession révocable à tout moment par celui qui l’a accordée.

Aujourd’hui, la déstructuration du travail combinée à l’explosion du système d’emploi et des garanties collectives met au grand jour notre dépendance à une société marchande et technicienne sur laquelle nous n’avons pas de prise depuis nos vies. La précarité croît là où s’exercent la compétition, la course aux profits, la parcellisation des tâches, la spécialisation, la consommation, l’individualisation, le contrôle et l’usage de technologies toujours plus sophistiquées… la précarité croît là où l’autonomie des individu-e-s et des peuples perd du terrain. Mais, lorsque nous parlons de « précarité », ce sont plutôt ses conséquences qui nous viennent à l’esprit : instabilité, insécurité, conditions d’existence (habitat, santé, alimentation) non assurées et menacées sur la durée du fait d’un accès aux ressources inégal dans le temps.

S’épandre sur la description des situations de précarité (et s’appesantir sur le « sort des précaires ») plutôt que révéler les mécanismes qui les engendrent permet de responsabiliser les individu-e-s qui seraient alors « incapables de s’adapter » ou manqueraient de « dynamisme ». En effet, la précarité est aujourd’hui utilisée comme une arme pour soumettre les populations aux modes de production choisis par le capital. Elle est une menace permanente qui pèse sur chacun-e et agit comme une injonction à « demeurer ou rentrer dans le rang » (acceptation de degrés de compromission avec un système en lequel on ne se reconnaît pas ou, pour les exclu-e-s, signature de contrats d’insertion).

Plutôt que d’apporter des recettes ou solutions, ce dossier essaie de mettre en lumière ce qui nous rend précaire. Il tente aussi de transmettre, interroger et faire dialoguer les réflexions menées autour de diverses expériences de luttes et d’alternatives, que ce soit celles qui agissent en faveur des droits des précaires ou celles qui questionnent plus radicalement les modes de vie, de production et de lien social.

– Précaires, depuis quand ?
– Les précaires sont-ils un peuple ?
– Des services aux précaires ?
– Nous voulons tout… et nous prendrons le reste. Retour sur le mouvement des chômeurs/euses de l’hiver 1997-1998
– Les errances d’une idée sans racines
– Capitalisme et précarité. De l’accumulation primitive à la société liquide
– Ni emploi forcé, ni culpabilité, ni management. Grève des chômeurs
– Se défaire de la précarité, apprivoiser l’incertitude
– Une législation qui renforce la précarité

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Le dossier de ce numéro a été publié aux Éditions l’Échappée dans l’ouvrage « Construire l’autonomie » (encore disponible en librairie)

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Offensive n°26

Offensive n°26, mai 2010

Sommaire

– Contre les JO de Vancouver
– Les nouveaux « nouveaux militants »
– Lettres aux natifs zapatistes, colombiens et tous les autres
– Nanotechnologies, le public se rebelle
– Barbarie française (Émile Pouget)
– Terreur et disparitions au Pérou
– La condition prostituée, entretien avec Lilian Mathieu
– Pédagogie nomade, une école « différente »
– Livres, Musique, Arts vivants, Cinéma

Dossier « En finir avec la Françafrique »

Imaginez que la France soit gouvernée depuis quarante ans par le même président, parvenu au pouvoir par un coup d’État. Imaginez que ce président soit, à son décès, remplacé par son fils au terme d’élections truquées et dénoncées par toute la communauté internationale. Imaginez une France sans protection sociale, sans code du travail, sans retraites, sans liberté d’expression et sans droits syndicaux. Imaginez une France occupée en permanence par une armée étrangère qui n’hésite pas à intervenir à la moindre manifestation. Imaginez une France où la police politique et la garde présidentielle fichent, menacent, torturent et assassinent les opposant-e-s politiques. Imaginez que toutes les matières premières et les richesses produites en France soient systématiquement exportées pour engraisser les économies et participer à l’opulence de pays lointains. Imaginez enfin une France où 70 % des habitant-e-s vivent sous le seuil de pauvreté, et où l’espérance de vie ne dépasse pas cinquante ans.

Remplacez le mot France par n’importe quel pays d’Afrique francophone, et vous y êtes : bienvenue en Françafrique… Cette situation n’a en effet rien d’imaginaire. Depuis 1960, les mécanismes mafieux du système françafricain ont remplacé et prolongé la domination coloniale. L’emprise militaire, économique et politique de la France sur ses anciennes colonies africaines n’a jamais été aussi forte. Or, cinquante ans après les indépendances officielles, 2010 a été décrétée « Année de l’Afrique » par Nicolas Sarkozy. L’État français organise les 31 mai et 1er juin un grand sommet des chefs d’État Afrique-France à Nice, et s’apprête à faire défiler les troupes africaines sur les Champs-Élysées le 14 juillet. Des dictatures et leurs armées tortionnaires seront reçues avec tous les honneurs de la République.

Plus que jamais, il est indispensable de démonter les discours d’une France « amie de l’Afrique », de mettre à jour les rouages de la Françafrique, de faire connaître et de soutenir les résistances qui, ici comme là-bas, s’efforcent de renverser ce système. Car détruire la Françafrique, c’est entrevoir la fin d’une des expressions les plus violentes du capitalisme mondialisé et de l’oppression du Sud par le Nord, un premier pas indispensable vers l’autonomie des peuples et la solidarité internationale.

Ce dossier a été réalisé en collaboration avec des militant-e-s de l’association Survie.

– La Françafrique en carte
– C’est quoi la Françafrique ?
– La France-à-fric se porte bien
– Le PS dans la Françafrique : entre promesses et renoncements
– Sarkozy, la Françafrique décomplexée
– Les argumentocs de la Françafrique
– Exactions et assassinats. Les sévices de l’armée française
– Ethnisme ou domination
– Areva ne fera pas la loi
– Que reste-t-il de Thomas Sankara ?
– De la décolonisation à l’idéologie du développement
– L’anarchisme en terre africaine
– Des stratégies de Survie

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Offensive n°25

Offensive n°25, mars 2010

Sommaire

– Réflexions par temps de grippe permanente
– Halte aux grands barrages
– Art Workers Coalition. 1969, la révolte des artistes new-yorkais-es
– Comment je suis devenu anarchiste (Ken Knabb)
– Pas d’aéroport pour Notre-Dame
– Les anars au Brésil : tour d’horizon à São Paulo
– Autour d’un tabou : l’infanticide 42-45
– Radio Zinzine : une radio libre, pourvu que ça dure !
– Livres, Musique, Arts vivants, Cinéma

Dossier « Travail, quel sens ? »

Depuis des années, le travail est l’objet d’attaques venues de tous les horizons. D’un côté le capitalisme réduit le sens du travail au fait de gagner plus ou moins d’argent, il se livre à une exploitation organisée des capacités des travailleurs conduisant à leur dépérissement physique et intellectuelle, il déstructure leurs communautés en les dépossédant de leurs savoir-faire, de leur identité, et en les empêchant de s’approprier leur outil de travail en générant des mutations technologiques incessantes. D’autre part, on a assisté dans les vingt dernières années à l’émergence polymorphe de critiques du travail venues de la gauche et des milieux anticapitalistes, soit pour contester sa centralité, réhabilitant ainsi le vieux fantasme de la libération du travail par le progrès technique, soit pour déconstruire le travail en tant que catégorie idéologique intrinsèquement liée au mode de production capitaliste, soit enfin pour le déconsidérer en soi comme activité pénible, ennuyeuse ou douloureuse.

Pourtant il faut bien le constater : jamais le travail n’a été aussi central dans nos vies, dans nos discussions, dans la manière même que nous avons de nous rapporter aux autres ou d’envisager notre existence au quotidien. Et l’absence de sens dont le travail semble frappé aujourd’hui rend notre vie d’autant plus absurde. Mais cette absurdité n’est pas une fatalité : elle peut être combattue, à condition de comprendre comment une société fondée sur le capitalisme et l’industrie enlève systématiquement toute signification à l’activité de produire, de fabriquer, et comment l’invention d’autres modes de production, d’une autre organisation du travail, peut permettre l’auto-­réalisation des individus aussi bien que l’épanouissement de collectivités libres. Il n’est d’ailleurs pas d’activité qui puisse rester en dehors de ce double mouvement de remise en question et de transformation pratique : aussi bien le travail en supermarché que l’artisanat, les professions dites libérales que le travail domestique.

– Travailler, quel sens ?
– Le capitalisme tue le travail
– Manuels/intellectuels, pour un front commun
– Y’a du ménage à faire ! Revalorisation des tâches ménagères et domestiques
– Du travail au métier : le compagnonnage
– Travailler sans les autres
– Sortir du cadre
– Retrouver le sens du travail. L’histoire en quête des activités disparues
– De l’autocratie à l’autogestion
– De la médecine technologique à l’ostéopathie
– Formes vives
– Travailler l’anachronisme

Le dossier de ce numéro a été publié aux Éditions l’Échappée dans l’ouvrage « Construire l’autonomie » (encore disponible en librairie)

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[Numérisation réalisée grâce au CRAS de Toulouse]

 

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Offensive n°24

Offensive n°24, décembre 2009

Sommaire

– Contre l’Europe
– De la guerre à la paix, entretien avec Howard Zinn
– L’autonomie contre l’autarcie
– Le bolchévisme contre le peuple (Pior Archinov)
– Pour des livres de papier
– Rawa, des femmes afghanes en lutte
– Le travail mort-vivant, entretien avec Julien Mattern
– La case de santé : un centre de santé communautaire
– Livres, Musique, Arts vivants, Cinéma

Dossier « Nature & animalité »

La nature, une notion porteuse de paradoxes et d’ambiguïtés. La nature peut simplement désigner le monde physique qui nous entoure, nous englobe, dont nous faisons partie en tant qu’être vivants baignés de culture. Par extension, ce terme désigne aussi l’essence supposée des êtres, leur nature intrinsèque. Dans les sociétés humaines, l’ordre établi est souvent justifié par l’affirmation de la naturalité de ses normes et institutions, cependant que l’animalité humaine – notre dimension animale – est niée pour mieux asseoir les dominations.

C’est cette idée de nature que nous avons voulu aborder et critiquer dans le présent dossier, tout en interrogeant notre rapport à l’animalité – la nôtre et celle des autres espèces –, ainsi qu’au monde vivant dont nous participons. Il s’agit de montrer que ce qui est prétendu naturel est souvent socialement construit, et peut donc être socialement défait. Pour autant, notre critique de l’idée de nature n’implique pas que nous soyons pour le renforcement de la société industrielle, qui traite tout être vivant, humain ou non, comme une machine.

En acceptant notre animalité, peut-être cesserons-nous de faire la guerre à celle des autres (humain-e-s et non-humain-e-s) et pourrons-nous penser les questions sociale et animale dans une perspective écologique élargie. Si de nouveaux rapports sont à construire entre l’humanité et le reste du monde – les autres espèces, les habitats –, il est nécessaire d’éviter l’écueil de l’essentialisme. Il ne s’agit pas de laisser les non-humain-e-s « libres » de suivre une voie toute tracée par la Nature qui aurait été perturbée par des ingérences humaines, mais plutôt de leur permettre d’évoluer librement hors de l’hégémonie industrielle.

Encore une fois, nous proposons dans notre dossier une diversité de regards, qui peuvent parfois se contredire mais contribuent chacun à éclairer une facette des questions abordées. Il en ressort qu’il existe de fortes analogies entre les oppressions, et même une interconnexion qui fait qu’elles se renforcent mutuellement. Cela nous suggère aussi que c’est toutes ensemble qu’il faut les défaire, et non séparément, ce qui fait écho au vieil adage libertaire : « La liberté de l’autre étend la mienne à l’infini ».

– Contre l’idée de nature, pour notre émancipation
– Éthique et politique animales. Courant théoriques
– Quelle place pour l’ours ?
– La disparition des abeilles
– Devenir végétarien, un acte politique
– Les luttes animalistes
– Animalisme et écologisme. Confusions, oppositions et convergences
– Travailler ensemble ?
– Une autre biologie est-elle possible ?
– Un autre genre d’aliénation
– Mémoires sélectives. Louise Michel et les autres animaux
– Oppression des femmes et exploitation des animaux

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Offensive n°23

Offensive n°23, septembre 2009

Sommaire

– Guadeloupe, plus qu’une grève
– Pourquoi je ne suis pas sur Facebook
– Wal-Mart et la révolution logistique
– Histoire Réflexions sur la violence (Georges Sorel)
– Podem, un souffle venu de Catalogne
– La Ruta pacifica. Corps, territoires et résistance des femmes colombiennes face aux violences
– « Everything is free, do your own thing ! ». Les Diggers de San-Francisco
– Antigone, café-bibliothèque
– Livres, Musique Arts vivants, Cinéma

Dossier « Construire l’anarchie »

À sa création, Offensive libertaire et sociale (OLS) se présentait à travers sa déclaration politique comme « un élément dans la constellation libertaire, apportant sa pierre au mouvement révolutionnaire ». Après vingt-deux numéros, il était temps de consacrer un dossier à l’anarchisme ! Non pas pour retracer son histoire, d’autres l’ont déjà fait, ni dresser un état des lieux – qui reste à faire – du milieu libertaire dans l’Hexagone, mais plutôt pour réaffirmer la pertinence des idées anarchistes. Des idées qui n’existent pas seulement au travers de ceux et celles qui les défendent bec et ongles, mais bien au-delà : par des pratiques lors de luttes, des réflexions avancées dans des débats ou des publications diverses…

Face au triomphalisme creux de certain-e-s (« Les drapeaux noirs [et rouges] flottent partout ») et au défaitisme d’autres (« L’anarchisme a fait son temps »), la mouvance libertaire ronronne sans doute un peu trop, arc-boutée sur des conflits et positionnements antédiluviens qui mériteraient d’être questionnés, réactualisés et surtout soumis largement (c’est-à-dire au-delà de nos groupes, cercles, collectifs, etc.). Et comme tout milieu, les anarchistes se complaisent autour de quelques certitudes. En « bon anarchiste », il fallait les interroger : l’illégalisme est-il forcément le signe d’une pratique libertaire ? Le pouvoir peut-il être combattu ? Être anarchiste peut-il suffire à nous unir ? Quels fantasmes se cachent derrière nos envies de révolutions ?

À l’heure ou certains politicards sèment intentionnellement du confusionnisme – « Les anarchistes et les trotskistes divergent sur les façons de prendre le pouvoir » ; « libéral = libertaire » –, les anars, en s’appuyant sur ce qui fait leur spécificité et leur multiplicité, ont sans doute de nouvelles pratiques à apprendre et/ou à essaimer, des réflexions novatrices à se réapproprier et/ou à diffuser, et des regroupements à favoriser sans se vendre au « diable» réformiste ou consumériste, bien sûr !

Les textes qui suivent, plutôt que d’affirmer un positionnement politique définitif, défendent une pensée libertaire ouverte, en débat, riche d’apports extérieurs. Ils sont le reflet de discussions dans l’OLS et ailleurs. Ils peuvent se compléter, se répondre. Le débat est ouvert…

– Prenons nos affaires en main
– On n’abolit pas le pouvoir
– Mêmes les bornes… ont des limites !
– Le mythe de la révolution
– À propos de la violence anarchiste
– Politique et plus si affinité. Autour des modes d’organisation
– Anarchisme pratique et pratique de l’anarchisme
– Le mouvement zapatiste : une source d’inspiration pour les libertaires
– Le technolibéralisme contre l’organisation politique
– La lutte c’est classe… contre classe. Pour un anarchisme social
– Camarades ou compagnons ?
– Il y a un temps pour la lecture…

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